Nexus, par Ramez Naam

En 2040, les Etats-Unis connaissent une nouvelle période de prohibition. Mais ici c'est de nouvelles technologies dont il s'agit, de celles qui pourraient changer l'Homme en un être qui lui serait supérieur. Le gouvernement américain s'est même doté d'une nouvelle agence fédérale, l'ERD, la Direction des Risques Émergents. Un brillant biologiste informaticien, créateur du Nexus 5, la drogue qui permets aux cerveaux des utilisateurs de s'inter-connecter, se fait arrêter par l'ERD. Pour éviter la prison, l'agence l'oblige à aller espionner Su Yong-Shu, la plus grande spécialiste chinoise sur le sujet. Il doit la rencontrer lors d'un séminaire en Thaïlande...

couverture de Thierry Sestier
Je peux bien vous l'avouer, j'ai mis soixante bonnes pages avant de comprendre quoi que ce soit à ce que j'étais en train de lire. Ce n'était pas illisible, bien au contraire, juste que je ne saisissais pas un traître mot de ce que l'auteur voulait me dire. Et puis, la page suivante (ou presque) : la révélation ! C'est assez incroyable que certains livres parviennent à donner ce genre de sensations.

Cette petite anecdote mise à part, j'ai trouvé ce roman très ambitieux. Il brosse à grands traits un monde du futur tout à fait crédible, mais sans entrer dans les détails. Le pointillisme se retrouve plutôt au sein du sujet principal, c'est-à-dire le transhumanisme. C'est le questionnement majeur de ce livre et l'auteur nous offre différents points de vue, même si on sent très bien le sien. C'est même parfois à la limite parfois du caricatural. Cependant, l'ambition d'essayer de présenter le côté positif que pourrait avoir le transhumanisme est tout à fait louable. Ce n'est pas si souvent qu'on a un point de vue qui ne diabolise pas d'entrée le concept. Il faut dire que Ramez Naam, Egyptien d'origine, est lui-même un informaticien chevronné. On voit qu'il sait de quoi il parle, tant par l'expérience vécue dans les labos que par la documentation qu'il a dû compulser.

L'écriture de Ramez Naam est très visuelle. Cinématographique. A tel point qu'on imagine déjà l'adaptation, qui nous est d'ailleurs promise en quatrième de couverture. Mais je me méfie à présent de ce genre d'annonces. Je me suis déjà fait avoir...

Même si le style est très souvent impeccable, bien rendu je pense par la traduction de Jean-Daniel Brèque, le lecteur attentif peut parfois trouver d'étonnantes faiblesses d'écriture. Mais elles sont si rares qu'elles ne nuisent en rien à la qualité générale de ce roman. 

Nexus (Nexus) - Presses de la Cité - traduction de Jean-Daniel Brèque - 496 pages - 23,50€ - D.L. : octobre 2014


note : III

A.C. de Haenne
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